Peut être que les lecteurs seront contents de lire ce poème de Guillaume Apollinaire écrit probablement après le départ de Marie Laurencin en 1912. Ce poème paraîtra d'abord dans Soirées de Paris et l'année suivante dans Alcools.(1913)
Je l'ai reçu aujourd'hui de Rom et je vous livre dans son intégralité. Dans son commentaire du billet précédent il n'évoquait pour nous que la dernière strophe. Marie aurait sans nul doute aimer l'entendre de ta bouche. Chacun de nous aura une perception différente de ce poème. Ou peut être la même...
A MARIE
Vous y dansiez petite fille
Y danserez-vous mère-grand
C'est la maclotte qui sautille
Toutes les cloches sonneront
Quand donc reviendrez-vous Marie
Les masques sont silencieux
Et la musique est si lointaine
Qu'elle semble venir des cieux
Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine
Et mon mal est délicieux
Les brebis s'en vont dans la neige
Flocons de laine et ceux d'argent
Des soldats passent et que n'ai-je
Un coeur à moi ce coeur changeant
Changeant et puis encor que sais-je
Sais-je où s'en iront tes cheveux
Crépus comme mer qui moutonne
Sais-je où s'en iront tes cheveux
Et tes mains feuilles de l'automne
Que jonchent aussi nos aveux
Je passais au bord de la Seine
Un livre ancien sous le bras
Le fleuve est pareil à ma peine
Il s'écoule et ne tarit pas
Quand donc finira la semaine
Guillaume Apollinaire
Tableau de Marie Laurencin.
3 commentaires:
le 24 décembre 1913, aux Archives de la parole-Sorbonne, plusieurs écrivains dont Apollinaire se retrouvent pour une séance d'enregistrement.
Guillaume Apollinaire va dire et enregistrer trois de ses poèmes : Le Voyageur, Le Pont Mirabeau, puis Marie.
Il s'écoute, non sans stupeur. Ses amis le retrouvent, mais il ne se reconnaît pas !
Le ton est un peu théâtral (assez commun à l'époque) mais écouter un poème lu par son auteur est touchant.
Le lien sonore, pour les curieux.
http://gallica.bnf.fr/ArchivesParole/
Tiens, je ne savais pas qu'il y avait des archives sonores dans Gallica ! Cela mérite une petite visite, pour une si belle occasion.
C'est une bonne idée que tu as eue là et j'ai parcouru pas mal de pages. J'aimerais bien le jour où je disparaitrai avoir eu des amies aussi fidèles.
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