Sur une aire d'autoroute pour une pause-cigarette...
jeudi 26 juin 2008
Suisse
Sur une aire d'autoroute pour une pause-cigarette...
Tous les chemins ....
Il y a des rues Stendhal, Barbusse ou Triolet,
Des chemins de traverse à l’abri des regards,
Des allées, des artères à tous les coins de rue,
Des avenues huppées, des ruelles mal loties,
L’Impasse de la Bourse, la galerie Monet,
La Promenade Ringuet, et les Grands Boulevards,
Le Cours Victor Hugo et surtout l’Institut
Où par le Pont des Arts, j’arrive Quai Conti.
C’est l’Ile de la Cité et son marché aux fleurs
Qui me voient rédiger, Lolita quelques lignes,
En humant les senteurs qui poivrent et agrémentent
Les couleurs d’un bouquet pour fille d’Andalou.
Le mot doux agrafé sera l’ambassadeur
De mon invitation, tu sauras que ce signe
Avant-coureur de nous, aura l’allure menthe
Et le rouge garance d’un premier rendez-vous.
Etat d’âme
Je vois d’ici leur moue, donc je n’écrirai plus
Que pour toi ma Lola et ceux qui veulent bien
Nous tenir compagnie, les autres je salue,
Quitte à passer ma foi pour un plouc béotien.
Au Goethe-Institut, on parle d’Odyssée,
Tu en connais la loi, laissons-en le loisir
A ceux dont le plaisir est de parachever
Nos jeux de rôle actifs et de les enrichir.
Tu étais une Troll, je ne suis pas Ulysse,
Je m’appelle Tomi, tu es ma Lolita,
Tu visites des sites, je m’occupe d’abscisses,
Et grâce à Affection, nous créons à cœur-joie.
Je sais l’alexandrin n’engendre pas souvent
L’assentiment de ceux qui préfèrent la prose,
C’est pour cela ma mie qu’il est temps maintenant
De passer au sonnet et à bien d’autres choses !
J’ai vu des Dolomites les sommets les plus hauts
J’ai entendu tinter les grelots des chevaux
Qui tirent sur la neige de superbes traîneaux
Ton absence restait la seule ombre au tableau.
J’ai ressenti le froid qui me glaçait les veines
Parcourant en raquettes cet immense domaine
Ton regard revenait tout comme une rengaine
Animer mon esprit et me mettre à la peine.
Deux jours qui ne sont rien à l’échelle du temps
Mais une éternité pour un p’tit cœur aimant
Faut-il donc que tes yeux soient si attendrissants
Que je ne puisse plus vivre normalement.
Mes pensées sont là-bas, elles devraient être ici
Je devrais recenser toutes les pistes de ski
Je ne peux malgré moi contrôler mon esprit
Et exposer à tous mes rêves inassouvis.
Lola
dimanche 22 juin 2008
Je n’oublierai jamais ceux qui furent pour moi,
Qui resteront toujours, mes grands-parents chéris,
Je les vénérerai, en reines et en rois,
Autant ceux de Lorraine, qu’inhumés à Paris.
C’est dans la capitale que j’ai pointé mon nez,
Les giboulées de mars et leurs bavures blanches,
N’ont en rien entamé le bonheur annoncé,
Vous avez accueilli Tomislav un dimanche.
Je ne suis resté seul que le temps de marcher,
Victoria est venue se lover dans le nid
Que bientôt a rejoint Anna un gros bébé,
Voilà donc ma Lola, tu connais ma famille.
Tomi
Pilar
Pilar n’a pas voulu quitter ce cher Ramón
C’eut été bien trop dur de quitter son galant
Les sons de la guitare s’échappant dans la nuit
L’empêchaient de partir rejoindre sa famille.
Femme extraordinaire qu’Aphrodite bâillonne
Elle ouvrit une salle et donna de son temps
Pour apprendre à danser le step et le boogie
Aux jeunes du pays que le rock émoustille.
Que Papa était fier, lorsque sous sa mantille,
Pilar le conduisait proche du Parlement,
Bras dessus bras dessous ! Ils étaient tout réjouis
De se prêter serment, le soir, sous la charmille.
Il lui fit sa demande un dimanche de mai,
L’amena pour dîner, chez grand-père Pépé
Qui lâcha de partout, à qui voulait l’entendre
Faites moi des enfants, je saurai bien attendre
Lola
samedi 21 juin 2008
Vous êtes nés.....
Si le Palais Garnier vous a fait découvrir
A toi et à maman de nombreuses cascades
De souvenirs communs, je vais les retranscrire,
Ribambelles de mots, chapelet de balades.
Vous êtes nés tous deux dans le même pays,
Aux deux extrémités de cette Roumanie
Que des chambardements ont secouée depuis,
Il a fallu Mozart, ta visite à Paris.....
Tu étais un artiste, tu l’es d’ailleurs encore,
Elle avait la peinture à fleur de maroquin,
Tout devait vous unir, elle telle Pandore
Qu’un Hermès n’aurait pas travesti en requin,
Toi le sculpteur, tailleur,
Séduisant enjôleur.
De baroques nuages ont parsemé le ciel,
L’ondée qui s’en suivit, un rien trop rococo,
A balayé le champ d’un jet providentiel
Emportant le limon, glèbe de quiproquos.
Tomi
Chanteur de blues
La guerre, tu le sais, Tomi, n’apporte guère
Que d’immenses malheurs, que des pertes cruelles
Mon grand-père perdit son être le plus cher,
Enceinte de huit mois, près de la citadelle,
Victimes innocentes des franquistes en furie,
A l’affection des leurs furent trop vite ravies.
Pépé éleva donc mon père en solitaire
Il était paysan, il devint cordonnier
Malgré sa séduction, resta célibataire
Consacrant à Ramón une vie à l’aimer.
De toutes ses richesses il n’avait plus que lui
Il voulait qu’le bourgeon soit un jour épanoui.
Papa appris très tôt à jouer du piano
Elevé dans le jazz depuis son plus jeune âge
Il savait vous swinguer des boogies infernaux
Interprétant Miller, il voulait rendre hommage
Aux peuples victorieux de tant de tyrannie
Courant sur le clavier ses doigts ont tout compris.
Il maîtrisa le rythme, se lança dans le chant
Passa du jazz au blues qu’il trouva plus sincère
Il se fit engager au grand ravissement
Des habitants de Pau dans un café concert
Il distilla son spleen, vanta sa nostalgie
Cria sa solitude et sa mélancolie.
Lola
vendredi 20 juin 2008
Ramon, à ses seize ans, tirait de sa guitare
Des accords déchirants remplis de nostalgie.
Il pensait à sa terre, sa tendre Andalousie
Et mettait en musique son trop plein de cafard.
La guerre étant finie, il changea son tempo
Comme il l’entendit faire par les chanteurs de jazz
C’est dans un cabaret qu’il connaîtra l’extase
En rencontrant Pilar, danseuse de flamenco.
Il chaloupa ses rythmes, elle se fit langoureuse
Elle était en tournée, il lui joua « Nuage »
Avec Django, ce soir, il prenait l’avantage
Dans une soleare, elle se fit aguicheuse.
Elle ne reverrait pas, de son Estramadure,
Son village natal inondé de lumière
Elle resta à Pau et épousa mon père
Ma mère nous apprit piété et droiture.
Cette belle gitane, a, dans mes souvenirs,
Donné à ses enfants l’adoration d’un père,
L’amour de la musique, la passion littéraire
Laissez moi aujourd’hui, tous les deux, vous bénir.
Lola
Rencontre
Elégante et racée dans sa robe lilas,
Séductrice sereine, gravissant l’escalier
De l’Opéra Garnier, ma mère Marika,
Contre tout’ habitude, était sans cavalier.
Elle avait vingt-cinq ans, participait déjà
A des expositions ; galeries et salons
L’invitaient très souvent, ses peintures sépia
Etaient la coqueluche d’un Paris floraison
Mélomane avertie, adepte de Mozart
C’est la Flûte Enchantée qui l’a fait transgresser
A l’usage courant d’être avec un hussard,
La rencontre a eu lieu, c’était leur destinée.
Georges était un sculpteur, passionné d’opéras,
Son étoile a voulu qu’il soit sur le palier
Où Marika perdit son écharpe lilas,
C’était en soixante-cinq, une idylle était née.
Tomi
jeudi 19 juin 2008
Banat et soleil levant
Partis de leur Lorraine au siècle des Lumières
Mes ancêtres ont rejoint un village roumain
A cette époque là, pour travailler la terre
Marie-Thérèse d’Autriche avait besoin de mains
.
C’est à Moravita que sont nés mes aïeux,
Une belle province qui s’appelle Banat,
Une ferme de roi où tous étaient heureux,
Mon père y vit le jour, grandit et s’affirma.
C’est dans la terre glaise aux reflets d’ocre jaune
Qu’il aimait musarder, ciseler, modeler
Mais tant ici et là, on brûle les icônes
Et sa famille aussi a été exilée.
Il est donc revenu aux sources initiales
Lorsque la politique a rendu indécent
Le sort des Banatais que la haine raciale
A jeté miséreux vers leurs pays d’antan.
Tomi
Soleil levant
Aube d’un nouveau jour
Complicités actives
Des mots, des regards, des sourires
Une brise légère caresse ma joue
Ta main ? pas encore ? peut-être ?
Est-ce toi qui guide les éléments ?
Et cette heure qui n’en finit pas d’égrener les secondes.
Secondes à attendre de pouvoir te rejoindre,
Secondes qui se transforment en siècles
Douleur de l’attente
Midi déjà
Le soleil chauffe ma peau
A travers les vitres de mon bureau
Réservations voyages, transit, billets
Billet d’humeur d’une employée
Qui offre des voyages à d’autres que toi.
Le soleil décline et bientôt tu seras là
Je te lirai
Lola
mercredi 18 juin 2008
Je te raconterai Lola puisque tu veux bien m'écouter, je t'écouterai Lola puisque tu veux bien raconter.
Ici en douce quiétude puisque personne ne veut venir nous accompagner --- ou alors nos amis, ceux qui sont déjà venus nous lire, pensent-ils que le bonheur se vit à deux et n'osent pas nous déranger !
Je te donnerai mes mains Lola pour que tu puisses y lire !
Ne me dis que ce que je veux bien entendre, ce que j'espère, ce qui agite les ailes des anges, ce qui parfume tes flamencos, ce qui souffle la brise, ce qui ........
Que ta nuit soit aussi douce que la mienne, que cette escale déroule le slow, que les tangos tanguent, que la lune se pousse pour que je puisse te retrouver bientôt !
Tomi
Avec
De mon Gave natal à notre capitale
Un destin étonnant a tissé une toile,
Où j’avoue humblement, je me suis laissé prendre
Avec délectation.
Le profond de tes yeux me donne un récital
D’une âme bien trempée que ton regard dévoile
Mes défenses tombées, je désire me rendre
Avec ostentation.
Tomi, je le sens bien, le berceau familial
T’importe intensément ; si tu lèves le voile
De ce que fut ta vie, moi je t’écouterais,
Avec satisfaction.
Je te raconterai mon enfance à Pau
Tu sauras de mes jours les plus petits secrets
Nous vivrons tous les deux sur le même tempo
Nos serments échangés et nos vies consacrées.
Lola
mardi 17 juin 2008
Je m’appelle Tomi
Lorsque sur la margelle au granit inégal
J’ai appuyé mes mains pour lire au fond du puits,
Je n’ai vu que ta grâce et tes yeux de gitane,
Tes cheveux couleur jais, le hâle de ton corps.
Je chante ton prénom, j’écris un madrigal,
Quatre vers pour nous deux, accompagnant mes nuits,
Je rêve au ciel offert, délicieuse occitane,
J’échafaude déjà notre commun décor.
D’un château des Carpathes à la gorge du Gave
Combien a-t-il fallu de hasards fabuleux
Qu’on pourrait appeler destin ou providence,
Mais que je nommerai tout simplement la vie.
Le berceau de ma mère, d’origine moldave,
N’a pas déterminé le bleu de mes yeux bleus,
C’est le sang de mon père qui de l’Est de la France
Est venu conquérir maman et puis Paris.
Un roman peu banal que je te conterai
Si tu veux bien ma mie accepter ma famille,
Caprices de l’Histoire avec tous ses attraits,
En attendant Lola, pour toi je suis Tomi
Tomi
Je peux si tu le veux, Tomi
Prendre tes douces mains
Pour en lire les lignes.
Grand mère m’a transmis
Ce don si précieux
Que les femmes se transmettent
De générations en générations.
Te toucher, te sentir
Et écouter ta voix
Réciter des poèmes me raconter ta vie
Celle de ta famille.
Je vais ce soir, Tomi
M’endormir dans de douces pensées
et répéter ton nom.
Oui, je vais, à tes côtés
Ecouter cette histoire
Celle de ta famille
Que tu veux me conter.
Lola
jeudi 12 juin 2008
A toi Lola,
Apprivoiser la peur de te sourir’ Lola,
L’or de tes mots comble, à mon corps défendant,
Mon cœur et mon esprit, je te reconnais là,
Serais-tu ma Lola, mon rêve frémissant ?
Musiques, mélodies, arpèges des écrits,
La partition annonce un air de séguedille,
Je me ferai pour toi, toréador maudit,
Ou chantre de l’amour aux portes de Séville.
Je suis de parents roms pour qui les arts divers
Etaient sources de vie, arômes de bonheur,
Je vois, les tiens aussi, baignaient dans l’atmosphère
Te léguant comme à moi un solde créditeur.
Inéluctablement je viendrai savourer,
Glaner entre deux rives à tous les matins clairs,
L’écho de tes messages, me glisser, serpenter,
M’abandonner, couler, te frôler et te plaire !
Tomi
Espoirs
Ton regard a croisé le mien un beau matin.
J’ai lu dans tes écrits, les mots que j’attendais,
Dans lesquels je m’agrippe, liane enroulée,
Je vois là P’tit Prof un signe du destin.
Nos mots se sont croisés, je suis ma bonne étoile.
J’ai du sang de gitan, qui coule dans mes veines
Fierté de l’Andalouse, que la passion déchaîne,
Quand ta déclaration aujourd’hui se dévoile.
Je danserai pour toi les plus beaux flamencos,
Que maman m’a appris, lorsque j’étais enfant.
Mes gestes seront doux, tendres et caressants
Lors, je t’envoûterai de mes profonds sanglots.
Je porterai pour toi le rouge calicot
Et chanterai des airs que seul tu entendras.
Je te répèterai les vers que tu liras
Te donnant la réplique, devenant ton écho.
Lola
mardi 10 juin 2008
Le château des Carpathes à l’est de Zemplinska,
A accueilli ma mère à l’aube de sa vie,
Un’ terre d’aventures inondée d’aléas,
Où s’inscrivent blessures, escortées d’euphories.
Quand elle a eu sept ans, ses parents sont partis,
Laissant leur héritage, s’échappant malheureux,
Vers des cieux plus cléments, quittant la Roumanie,
Leurs chevaux, leur château, car traités comm’ des gueux.
Mon pépé écrivait et n’avait que l’exil
Comme ultime accession à l’authenticité,
Ma grand-mère peignait, ils ont trouvé asile,
Chez des amis artistes, dans l’Ile de la Cité.
C’est là que je suis né, que j’ai grandi heureux
Entouré d’écrivains à la plume d’esthète,
J’en ai découvert tant, rapiats ou généreux,
Ils me fascinent tous, rimailleurs ou poètes.
Tomi
Andalousie
A vu naître mon père au début de la guerre.
L’Andalousie, alors, voyait rougir sa terre
Du sang des Espagnols, lors de violents combats.
Ses parents catholiques, fervents républicains
Ont dû fuir les phalanges, se réfugiant à Pau.
Il regrettait déjà son blé, son sarrasin
Une cordonnerie fut son eldorado.
Il aimait les poèmes, Conde, Guillén, Lorca
Nous faisant découvrir à travers des écrits
Le Beau, le Délicieux, le Tendre, le Délicat
Imprimant dans nos sens, les vertus de la vie.
Nous vivions, rue du Gave, pas très loin du château
J’ai appris à aimer la musique andalouse
Ma mère était danseuse, aimant le flamenco
Mon père quant à lui devint chanteur de blues.
Lola
lundi 9 juin 2008
Lola et Tomi
Que nous étions tous deux taillés du même bois,
Me permets-tu ici de reprendre à nouveau
Quelques lignes de moi, en espérant Lola
Te retrouver aussi !
J’ai traversé l’Europe en vélo, sac au dos
Des sources du Danube aux ports de la Baltique
Pour rejoindre les fjords et les bleus indigo
De la Mer de Norvège aux aurores magiques.
J’ai côtoyé partout des jeunes, des anciens,
Et j’ai pu observer, apprécier, découvrir,
Une Tour de Babel, du gai et du moins bien,
Des nations en attente, des pleurs et des sourires.
Le petit enfant roi des bords de la Vistule,
Ressemblait à celui que j’ai vu à Riga,
La maman éplorée que le malheur bouscule
Etait pareille à celle croisée à Gudena.
La douleur est la même que l’on soit noir ou blanc,
Le bonheur illumine de façon identique
Un visage albanais, un minois andorran,
Les yeux d’un Africain ou ceux d’un Asiatique.
Lorsque je reprendrai, mon vélo, mes bagages
Pour entreprendre seul des périples lointains,
En bourlingueur avide de nouveaux paysages,
Mon cœur encore sera ouvert au genre humain.
Tomi
Les mots que tu écris je les ressens si fort
Que je veux à mon tour n’écrire que pour toi
Je voudrais à mon tour te répondre, Señor
En ayant vu tes yeux, il faut que je m’y noie
Viendras-tu me sauver ?
A mon prof de math préféré
Ce que je veux garder de ta géométrie
Ce sont les lignes courbes de tes fesses charnues
Qui font grimper en moi mon taux d’hygrométrie
Bon sang je ne suis plus pour toi une inconnue ?
Pourquoi vouloir ce soir chercher à me résoudre ?
L’algèbre n’y peut rien ! Je reste dans l’espace,
Evanescente houri ; Tu te dois d’en découdre
Ce soir devant nous pour ne pas perdre la face.
Mettre ton doigt expert en un endroit précis
Situer le point G, ou prendre la tangente.
T’en connais un rayon, laisse les raccourcis
Il faut et il suffit que tu aies l’orthocentre.
Cette fraction de moi qui fait rien à moitié
Qui se moque de tout du tiers comme du quart
Je ne dois rien te taire et ne rien oublier
Pour que l’événement ne laiss’ rien au hasard.
Lorsque tout est certain que rien n’est impossible
Que par pure symétrie nos corps superposables
Enfin superposés se sentent compatibles
Il nous reste à créer des produits remarquables.
Lola
quand la calanque des fadas devient la crique fantôme
Oh ! pas si belle que ça, et j'ignore
Aujourd'hui encore
Pourquoi tout cela !
Triste, oui triste je le suis,
Je cherche partout où j'ai pu
Provoquer tant de mépris
De ta part, tant de soucis...
C'est vrai, la vie n'est pas
Un long fleuve tranquille,
Mais naïve une fois de plus
J'imaginais au moins une mer calme,
Sereine et amicale, et surtout
Je ne m'attendais pas encore une fois
A devoir lire ce que tu m'as écrit...
Je n'en reviens pas, toujours pas,
Je ne comprends pas et ne veux plus
Comprendre ... je passerai donc
Avec Musetta pour une semeuse
De ce que moi je ne dirai pas,
Mais que d'autres ont dit, et pensé
Tellement fort que la calanque
Ne restera pas dans mes souvenirs...
Sauf pour les tendres qui se reconnaîtront..
Mots blessants, cruels et injustes
Que je ne méritais pas, que NOUS
Ne méritions pas, et encore les plus durs
Ne figurent pas ici, mais j'aurai la décence
De ne pas les évoquer...
Marie
dimanche 8 juin 2008
Les Fêtes
Ne pleurez point, vous le saviez
Toute allégresse a ses limites...
Les fêtes que hier vous fîtes
Ne sont plus qu'estampes fanées..
Vous apprêtiez votre folie
Aux soyeuses turbulences
D'émeutes en patchouli
D'écrins de nuit pleins d'opulence...
Vous épuisiez avec saveur,
A grand renfort de démesure
Les nuques dociles riches de candeur,
Les cheveux blonds, les yeus d'azur.
Vous effilochiez la brume
Pour accéder à l'immortel,
Et maintenant qu'on les inhume
Votre souffrance chante un gospel.
Les fêtes que hier vous fîtes
Tremblements bleus de seins nubiles
Un jour ou l'autre ont eu limite
Et là, croyez... moi je jubile !
Marie
samedi 7 juin 2008
Que de jolies choses ici! je n'avais guère eu le temps, en d'autres lieux, d'apprécier pleinement votre talent, injustement bâillonné par des plumes de supermarché.
Pas un poème mais une rêverie, un extrait d'une fiche, modifiée cet après-midi.
Juste pour vous accompagner.
Ma plume varie souvent, au gré du vent, au gré du temps.
Rarement, elle peut grincer mais ça c'est l'âge, je suis rouillé
L'eau peut laver ou oxyder mais elle est vitale, nécessaire, tout comme l'air.
J'adore la mer et je la hais.
Quand elle est en colère elle me terrifie, je m'en méfie.
Mais quand la lune y dépose, le soir, des croissants blancs, je la vois, je l'entends, s'apaiser.
Elle vient mourir, fataliste, sage ,sur un lit de rivages.
Arroser des galets, polir des coquillages.
La crête à peine dressée, elle vient nous fredonner des refrains d'équipages.
Elle murmure, conte, raconte aux enfants de la nuit qui veillent tard mais sages, l'histoire de ce message, emprisonné de verre, d'espoir et d'algues, porté par des vagues d'émeraude, noyé par des vagues sauvages, un caprice de Neptune et puis parfois sauvé, ressuscité par un filet, un dauphin, une araignée.
Ou bien venant, au gré du vent, projeté par un ressac, s'échouer intact et par miracle sur une plage lointaine, brûlée, tannée, dorée.
Et quand un rayon de zénith frappe à la verticale, débusque cet inconnu, un rai de lumière vient fermer la paupière du promeneur des sables et puis elle s'habitue à cet
éclat nouveau, nuance d'aigue-marine et de havane.
Alors cette silhouette, cette ombre qui flâne, s'approche et puis libère cette bouteille d'Aladin.
Ici point de génie, point de souhait, point de miracle.
Simplement un papier roulé, vieilli de sel et de soleil qui lui n'a qu'un souhait, celui d'être enfin lu.
vendredi 6 juin 2008
jeudi 5 juin 2008
Au fond de ton regard
j'aurai pu la mettre dans la huitième joute si...
Au fond de ton regard, dans sa moire bleutée,
J'ai cru apercevoir le reflet de ton âme
L'océan de tes yeux me livre sa bonté
Ce, malgré les tempêtes et la force des lames
Qui déferlent aujourd'hui le long de ton rivage
On n'a pas réussi à voler ton image.
Tu dois rester pour nous la seule Milady
Même si aujourd'hui reflet de ta colère
Tu nous tournes le dos;quand Affection a dit
Qu'il n'était sûr de rien, qu'il ne pouvait rien faire
Je me suis retournée par solidarité
Je connais ta douleur, je veux la partager...
Muse
mercredi 4 juin 2008
Insolent vertige
Insolent vertige
Tu m'as raconté le printemps en automne,
J'ai nagé dans un océan de mercure
Vers un continent inconnu et aphone
Et tes histoires ont troué ma nuit obscure.
Tu n'as pas compris, Dieu me pardonne
L'étrange impossible de mes sentiments...
Ce que je t'offrais n'était pas monotone
L'interdit est meilleur que les faux-semblant..
Tout est silence dans l'aube grisâtre.
L'ultime repos de ma force ébréchée
Donne à la terre une lueur bleuâtre
Au charme discret, au parfum sucré.
Et j'en ris, j'en ris encore et toujours.
J'en ris pour me soustraire à mes rêveries.
Je suis zéro ; de m'avoir crue de velours
Teint mon vertige insolent en vert-de-gris.
Marie
mardi 3 juin 2008
Trois mâts
Il voguait par beau temps toutes voiles dehors
Son étrave fendant les flots allègrement
Bondissant sur les vagues, gîtant sur le tribord
Embarquant des paquets de mer dans les gréements
Les oiseaux le suivaient derrière son sillage
Plongeant dans l'océan pour pêcher des poissons
Puis parcourant l'azur tout au long du voyage
Assistaient la manoeuvre des marins de renom
Qui sillonnent les mers recherchant les épices
Les étoffes soyeuses, l'or et la mandragore
Et reviennent jeter leur ancre dans le port.
Neptune les protège d'un trident bienveillant...
Les drisses sur les mâts, souffles dans les haubans
Tangages et roulis... que les vents soient propices
lundi 2 juin 2008
Tatoo!
S'il fallait que d'autres mains,
Inconscientes de tes caresses
Dussent alanguir l'airain
De mon corps, de ma tendresse...
S'il arrivait que d'autres yeux
Attirés par mes prunelles,
Qu'ils soient noirs, verts ou bleus,
Puissent me découvrir belle,
S'il advenait qu'une autre bouche,
Insolemment quémandeuse,
Cherche, me trouve, me touche
Et qu'enfin je sois heureuse....
Je ferais tatouer un
Océan sur ma vertu.
Marie
la première photo d'elle
Voici celle qu'elle m'a envoyé ce jour là...
Et en riant elle m'explique qu'il s'agit la statue de la déesse de la fertilité à Malte!... Autodérision me dit-elle plus sérieusement. Elle a continué avec son voyage mais permette Frangine que j'en reste là de tes souvenirs hi hi hi!
dimanche 1 juin 2008
clown
Au milieu de la piste ne me ressemble plus.
Je me vois moi le clown en habits éclatants
Vous récitant les vers d’un auteur farfelu,
Puis jouant du violon en tirant sur l’archet
Je fais pleurer les notes sous le grand chapiteau
Que les petits enfants écoutent sans broncher.
Et quand je mets les pieds sur ce damné râteau
Recevant en plein nez le manche de l’outil
On entend des hourras, des applaudissements
Crépiter au milieu d’un public averti
Qui goûte goulûment chacun de ces instants
Mon maquillage abonde, en une couche épaisse
Les traits sont déformés, le sourire engageant
Je me présente à vous avec mon allégresse
Et des gags que je veux toujours époustouflants
Je fais rire ce soir tous les petits enfants
Leurs applaudissements à chaque pitrerie
Et leurs rire aux éclats mettent un point culminant
Au numéro de cirque, à la bouffonnerie
Alors sans retenue le spectacle fini
Ma roulotte rejointe et devant le miroir
Quand je me démaquille nul voit mon agonie…
Les larmes de mon corps que je verse ce soir
Nul les assèchera, je les enfouirais
Soirée après soirée, et dans la solitude
Du camp de saltimbanques je souhaite m’emmurer
En maudissant le ciel de tant de turpitude.
muse