samedi 7 juin 2008

Que de jolies choses ici! je n'avais guère eu le temps, en d'autres lieux, d'apprécier pleinement votre talent, injustement bâillonné par des plumes de supermarché.

Pas un poème mais une rêverie, un extrait d'une fiche, modifiée cet après-midi.
Juste pour vous accompagner.

Ma plume varie souvent, au gré du vent, au gré du temps.
Rarement, elle peut grincer mais ça c'est l'âge, je suis rouillé
L'eau peut laver ou oxyder mais elle est vitale, nécessaire, tout comme l'air.

J'adore la mer et je la hais.
Quand elle est en colère elle me terrifie, je m'en méfie.
Mais quand la lune y dépose, le soir, des croissants blancs, je la vois, je l'entends, s'apaiser.
Elle vient mourir, fataliste, sage ,sur un lit de rivages.
Arroser des galets, polir des coquillages.
La crête à peine dressée, elle vient nous fredonner des refrains d'équipages.
Elle murmure, conte, raconte aux enfants de la nuit qui veillent tard mais sages, l'histoire de ce message, emprisonné de verre, d'espoir et d'algues, porté par des vagues d'émeraude, noyé par des vagues sauvages, un caprice de Neptune et puis parfois sauvé, ressuscité par un filet, un dauphin, une araignée.
Ou bien venant, au gré du vent, projeté par un ressac, s'échouer intact et par miracle sur une plage lointaine, brûlée, tannée, dorée.
Et quand un rayon de zénith frappe à la verticale, débusque cet inconnu, un rai de lumière vient fermer la paupière du promeneur des sables et puis elle s'habitue à cet
éclat nouveau, nuance d'aigue-marine et de havane.
Alors cette silhouette, cette ombre qui flâne, s'approche et puis libère cette bouteille d'Aladin.
Ici point de génie, point de souhait, point de miracle.
Simplement un papier roulé, vieilli de sel et de soleil qui lui n'a qu'un souhait, celui d'être enfin lu.

Rom Essonne

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