vendredi 20 juin 2008

A mes parents


Ramon, à ses seize ans, tirait de sa guitare
Des accords déchirants remplis de nostalgie.
Il pensait à sa terre, sa tendre Andalousie
Et mettait en musique son trop plein de cafard.

La guerre étant finie, il changea son tempo
Comme il l’entendit faire par les chanteurs de jazz
C’est dans un cabaret qu’il connaîtra l’extase
En rencontrant Pilar, danseuse de flamenco.

Il chaloupa ses rythmes, elle se fit langoureuse
Elle était en tournée, il lui joua « Nuage »
Avec Django, ce soir, il prenait l’avantage
Dans une soleare, elle se fit aguicheuse.

Elle ne reverrait pas, de son Estramadure,
Son village natal inondé de lumière
Elle resta à Pau et épousa mon père
Ma mère nous apprit piété et droiture.

Cette belle gitane, a, dans mes souvenirs,
Donné à ses enfants l’adoration d’un père,
L’amour de la musique, la passion littéraire
Laissez moi aujourd’hui, tous les deux, vous bénir.

Lola





Rencontre

Elégante et racée dans sa robe lilas,
Séductrice sereine, gravissant l’escalier
De l’Opéra Garnier, ma mère Marika,
Contre tout’ habitude, était sans cavalier.

Elle avait vingt-cinq ans, participait déjà
A des expositions ; galeries et salons
L’invitaient très souvent, ses peintures sépia
Etaient la coqueluche d’un Paris floraison

Mélomane avertie, adepte de Mozart
C’est la Flûte Enchantée qui l’a fait transgresser
A l’usage courant d’être avec un hussard,
La rencontre a eu lieu, c’était leur destinée.

Georges était un sculpteur, passionné d’opéras,
Son étoile a voulu qu’il soit sur le palier
Où Marika perdit son écharpe lilas,
C’était en soixante-cinq, une idylle était née.

Tomi

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Comme tout cela est romantique, j'en au les yeux embués... merci à toutes deux de me faire rêver dans ce monde de brutes.

Bon week-end.

Anonyme a dit…

oups : j'en ai...