vendredi 6 février 2009

Elle brode ; Madame Tesson

Elle brode

Dans le bel atelier, rue Grange Batelière
J’ai rencontré Gisèle habile au crochet
Elle se donne du mal pour devenir première
Dans la Haute-Couture et s’y faire embaucher.

Elle brode, elle brode, à longueur de journée,
Penchée sur son ouvrage que c’est une pitié.
A force de broder on a les doigts usés
Et on y perd la vue, utile à ce métier.


Depuis pas mal de temps, elle tire l’aiguille.
Elle peste, souvent, quand le fil s’entortille.
Ses amies dans l’ouvroir gentiment la houspille
Quand elles voient le talent que souvent elle gaspille…

La broderie perlée n’a plus aucun secret
A cette forcenée du point de Luneville
A vivre dans le strass, la voilà exposée
A se mettre à l’index des gens qu’elle horripile.


Lola



Madame Tesson


J’avais parlé un jour de Madame Tesson,
Bizarre psychosée de la rue du P’tit Pont,
Elle avait disparu dans un endroit discret,
La voilà revenue avec d’autres projets.

C’est Adalbert bien sûr qui m’en a reparlé,
L’autre soir quand j’étais au bar de l’Amitié,
Elle a failli passer sous les roues de l’auto
Du Vicomte atterré par ce manque de pot.

Il avait entendu l’histoire de Gigi,
De Mickey la Grenouille et du gentil Roby,
Mais n’a pas voulu croire aux frasques de l’osée,
Pourtant son Amilcar a failli y rester.

Un écart sur la droite pour éviter la folle,
Qui avait fait semblant de perdre la boussole,
Et dont le seul dessein était de simuler
Pour aller porter plainte à la maréchaussée.

Sacrée Madam’Tesson, elle n’a pas fini
De tromper tout son monde avec sa vésanie,
Sa psychose est osée et nous n’en rirons pas
Car c’est une Amilcar qui risquait le trépas.


Tomi

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