samedi 28 février 2009

Inventaire 78

Un satellite soviétique
Se désintègre au Canada
Des progrès de l’informatique
La micropuce apparaîtra
Le boxeur Mohammed Ali
Perd sa ceinture sans un bruit
Un grand journal de Chicago
Va arrêter ses ronéos.
Claude François est décédé
Ses fans en sont tout retournés
Aldo Moro assassiné
Les brigades l’ont condamné
Un pétrolier va s’échouer
La Bretagne sera souillée
Des oscars pour Woody Hallen
Et Annie Hall qui nous surprennent
Mesrine qui se fait la malle
Aldo Moro criblé de balles.
On vole le corps de Charlot
Le maillot jaune pour Hinaut
Naissance d’un bébé éprouvette
Deux fois le Vatican s’entête
A Camp David on fait la paix
Alors que meurt Charles Boyer.
Jacques Brel nous quitte aux Maldives
Au Guyana la mort dérive
Cette année là avec Amour
C’est ta Lola qui voit le jour.

Lola




Années cinquante

La chambre où rode son angoisse
Est balayée de sillons noirs.
Désarroi en quête d’espace,
A l’affût de notes d’espoir.

Tanger, un palais en terrasse,
Un bateau à l’escale, un soir...
Maisons blanches, blancs minarets
Et depuis, un exil muet.
Le Grand Socco et le Petit...
Elle voulait les voir,
Curieuse des couleurs, des bruits,
Dans son tailleur ivoire.
Les jardins de la Mendoubia,
Marbre blanc, plac’ de la Kasbab
Et les rues de la Médina.

Années cinquante, elle a tenté
Son aventure,
A la lecture
De Jo Kessel.....
Enlèvement pour un harem
Est-ce fiction ou bien réel ?
Années cinquante, c’était le thème......

Tomi

vendredi 27 février 2009

Calomnie ; Vérité

Calomnie

Comme l’eau de la source
Elle sourd,
Sortie des profondeurs
Lorsqu’elle prend sa course
Un jour
Ce n’est qu’une rumeur.
Gentille et innocente
Elle progresse dolente ,
Montrant le doux visage
D’un simple babillage,
Inoffensif discours,
Plaisir du calembour.
Mais, elle s’insinue,
Chargé d’un contenu,
D’une abomination.
Car cette délation
Publique et arbitraire
Amène à se taire
Celui qui est touché
Par ces méchants clichés.
Elle détruit
Sans aucun bruit
Clandestine
Assassine
Destructrice
Accusatrice
Lorsqu’elle éclate au grand jour
Elle démolit sans détour.
Puis elle disparaît
Ainsi qu’elle était née.


Lola


Vérité

Consentante et cachée,
Elle dort,
Dans un puits de néant.
Limpide ou inventée,
Elle sort,
D’une bouche d’enfant.
Païenne ou historique,
Pour les uns spécifique,
Elle est en marche
Ou vient de l’Arche ;
Elixir dans les veines,
Elle meurt dans l’arène
Pour un aveu forcé,
Pour un taureau traqué.
On la regarde en face,
Lorsque la vie s’efface.
Elle est pure maîtresse,
Elle est dure traîtresse.
Elle est en toc
Elle est en bloc,
Inquiétante,
Décevante,
Insidieuse,
Ennuyeuse.
Elle est celle que l’on camoufle,
Celle qui boîte et qui s’essouffle.
Eclatante ou fragile,
Pour les uns évangile,
Pour les autres paresse,
Elle est celle qui blesse.
Chacun défend la sienne,
Elle est politicienne.
Endimanchée ou nue
Elle peut être celle qui tue..........


Tomi

jeudi 26 février 2009

Jeff! ; Après le tango, la valse

Jeff


Fais encore un effort, Jeff, assume tes erreurs !
Tu rejettes sans cesse la faute sur ton prochain.
A quoi peut te servir de faire un baise main
Quand tout le monde sait que tu es mauvais coucheur.

Lorsque tu as rangé dans ta bibliothèque
Ce livre magnifique sur les bonnes manières
On s’est dit : c’est gagné, ses façons cavalières
Une fois disparues le rendront moins métèque.

Eh bien toi, tu fais fort ! tu te tiens mal à table
Mangeant avec tes doigts, t’essuyant sur la nappe
Eructant bruyamment pareil à une gouape
Tu franchis, les limites, ce soir, du tolérable.

Mais je ne comprends pas la raison pour laquelle
Tu t’en prends violemment à notre douce hôtesse
Faut-il que ta conduite nous montre ta bassesse,
Le peu d’ éducation que tes actes décèlent ?

Si Henri de Bourgogne tira quelques profits
Des conseils prodigués par Erasme son maître
Tu sais que la lecture avec toi ne suffit
Il te faut pratiquer et ne rien compromettre.

Lola



Après le tango, la valse

T’es pas guéri de tes soucis
Ta panse encore périclite
Voilà que depuis mercredi
Tu nous annonces une gastrite.
J’avais pensé que le tango
Allait enfin cicatriser
Le logo que l’impétigo
Avait greffé sur ton acné.

Avec cela ta couperose
Accentue ton regard bigleux
Heureusement pour ta cirrhose
Qui d’un seul coup se porte mieux.
C’est pas pareil pour ta mouillette
Qui encore toujours se lamente
De ne pouvoir faire trempette
Malgré des offres alléchantes.

Tes chevilles ont enflé depuis
Que tes orteils ont dégonflé
Ça n’a pas arrangé le bruit
De tes intestins surchargés.

Tu nous gaves avec tes bobos,
Ton hypocondrie exaspère !
Une cure de placebo
A base spermatozoaire
Pourrait être la panacée.
Il est grand temps de fair’ valser
Ton amour pour le caducée
Vers une passion plus sensée !!!


Tomi

mercredi 25 février 2009

Vilain Martin

Vilain Martin

De son prénom Martin, de patronyme Galle,
Fils d’une couturière et d’un croupier bossu,
Aventurier coquet de l’extraconjugal
Il menait une vie qu’on disait dissolue.

De ses oeuvres de chair sont nés plusieurs enfants,
Des garçons et des filles, des blonds, des bruns, des roux,
On en dénombra vingt lors d’un recensement
Que fit faire l’épouse affublée d’un ripou.

Bien d’autres vices encore avariaient l’atmosphère
Du ménage bancal au bord de la rupture
Joueur invétéré, digne fils de son père,
Martin Galle flambait avec désinvolture.

C’est un lundi de mars que dès potron-minet,
Elle fit le projet de quitter son mari...
Pour un coup de fouet Madame Marthe Hinet
A repris pour de bon son nom de jeune fille.

Tomi

mardi 24 février 2009

contes et légendes ; Respect et dignité

contes et légendes

Le beau, le merveilleux n’a plus droit de cité
Tout ce qui fait rêver le cœur pur d’une enfant
Tous les princes charmants, toutes les bonnes fées
Tous ces héros glorieux qu’on voyait triomphant.

Ulysse revenant vers sa lointaine Ithaque
Simbad, Marco Polo, Magellan ou Cartier
Mondes surnaturels, îles paradisiaques
T’entraîneront, petite, en terres inexplorées

Du pays de cocagne jusqu’à l’Eldorado
Voyage dans tes livres, laisse aller ton esprit
Côtoie Esméralda, Frollo, Quasimodo
Fabrique toi du rêve sans aucun parti pris.

Tu croiseras des diables, des démons, des sirènes,
Centaures et sorcières, dragons et paladins
Du peuple des lutins tu seras souveraine
Cultivant la glycine au fond de ton jardin.

Lola


Respect et dignité

Le monde est un cortège où chaque individu
Brandit la banderolle attestant son vécu
Pour l’un elle est de soie, pour l’autre de chiffon
Mais tous demandent à tous, le respect, la raison.

Dans un torrent d’écume, debout sur le rivage,
En forêt tropicale ou les contrées sauvages
L’homme a besoin surtout d’honorabilité,
La décence voudrait qu’il soit considéré.

Et pourtant ceux qui prônent égards et dignité
Ne sont pas les premiers à bien s’y conformer,
Chacun entend midi bourdonner à sa porte,
Mais nombreux sont ceux qui se conduisent en cloportes.

Le Net est un navire houleusement pervers,
Où le tendre se meurt, où le tordu s’affaire,
Par manipulations, magouilles ou manigances
A noyer les poissons qui nagent sans cadence.


Tomi

lundi 23 février 2009

quand; Vivons à pleine vie

Quand

Quand nos regards subsistent au-delà du désir
Quand nos soupirs engendrent un excès de folie
Et que dans nos délires nous prenons du plaisir
Nous devenons enfin deux amants accomplis.

Quand nos cris se rajoutent à nos râles ardents
Quand nos nuits s’effilochent en des matins fiévreux
Et que dans nos désordres aux accords concordants
Nous gagnons notre éden en galants sulfureux.

Quand nos mains impétueuses finissent le prélude
Quand nos corps allumés attaquent l’adagio
Et que dans un soupir, en guise d’interlude
Nous achevons comblés notre air avec brio.

Quand nos désirs s’enchaînent soirée après soirée
Quand nos lèvres s’abreuvent de nos passions gaillardes
Et que dans notre ivresse où l’on s’est égaré
On engrange bientôt des bonheurs qu’on chaparde.

Lola


Vivons à pleine vie

Tous ces orgueils surfaits que submerge le temps
Tous ces passés secrets dormant dans les arcanes
Sont autant de stigmates ameutant l’inconscient
Quand la faucheuse sort, se pavane et ricane.

A quoi bon les regrets lorsque la Parque danse,
Et qu’elle nous invite au repos éternel,
Lorsque l’orage gronde avec outrecuidance
Rien ne sert de courir pour parer au tunnel.

Aucune nostalgie, ni même les remords
N’enrayeront l’instant de ce très long voyage,
A l’extinction des feux s’endormiront les corps,
Quels que soient leur renom, leur fortune ou leur âge.

Vivons à pleine vie, mangeons à pleines dents,
Aimons, chantons, dansons, existons sans répit,
Pour n’avoir rien perdu quand viendra le moment
De dire “Adieu le monde....Bonjour le paradis” !!!!!


Tomi

dimanche 22 février 2009

Suzon; inventaire

Suzon


Installée sur la place, tout au long de l’année,
Elle vend des légumes et des fleurs à foison;
Sa carriole de bois, roulant sur les pavés,
Attire les badauds, quelque soit la saison.


Tous les gens du quartier apprécient la Suzon
Qui vient leur apporter du bonheur par brassées,
Petites fleurs fragiles, placées dans leurs maisons
Qu’elle offre à tout venant, sans jamais les forcer.


Pourtant, un beau matin, un quidam agacé
Par tant de gentillesses, tant d’amabilité,
Crut bien faire en allant se plaindre à des condés,
Trouvant louche et suspecte sa noble activité.


La police zélé , conduisit la fautive
Menottée jusqu’au poste pour être interrogée
Au sujet d’un trafic d’émotions primitives,
Interdites de legs, qu’elle avait engagées.

Lola


Inventaire

Il avait un ticket avec la guichetière
Porte de La Chapelle,
Et un chagrin d’humour avec la cantinière
Du lycée Beaugrenelle.
Un bulletin de paye, une carte bancaire,
Un titre de transport,
Quelques bons du Trésor,
Un coupon découpé dans un journal du soir,
Pour une réduction dans un hammam d’Issoire.
Plus un abonnement au cinéma Cristal,
Verte comme une pomme, une carte Vitale,
Quelques billets de banque
Dans un porte-monnaie,
Des boules de pétanque
Avec leur cochonnet,
Un crayon avec gomme,
Et bien sûr des condoms......

Ceci est l’inventaire
Du sac de Monsieur Pierre,
Qui dans son baise-en-ville
N’a pas jugé utile,
Malgré son faible poids
D’ajouter la notice ou le mode d’emploi,
De comment composter un ticket de première........


Tomi

samedi 21 février 2009

Jonas; Coïncidence ou imagination ?

Jonas

Jonas vient d’endurer des moments détestables
De ces jours de douleurs à devenir marteau
Il ne se souvient plus les raisons véritables
De son internement en maison de repos.

Fallait-il qu’il en sorte ? Fallait-il le garder ?
Il s’en prend à chacun, vit sa misanthropie
En attaques verbales, en propos déplacés
Et ne lâche son os que s’il est en charpie.

Il s’est, dans des écrits, longuement dévoilé
Tirant à ses amis des larmes attendries
Il tient au même instant des propos vérolés
S’emportant pour un rien, sa nature aigrie.

Et lorsqu’il touche au cœur son sourire rapplique
Il ne regarde pas le poison qu’il essaime
Laissant derrière lui un décor chaotique,
Détruisant nos valeurs, il pourrit le système.

Lola


Coïncidence ou imagination ?

J’ai vu se déplacer un rideau en percale,
S’entr’ouvrir la fenêtre au quatrième étage,
Et dans son embrasure, là, à la verticale
Un homme qui criait “Je suis vert-gris de rage,
On a tiré sur moi, on a pulvérisé
Le lustre du salon et mes roses en plastique,
La statue de Staline, et l’on m’a fait louper
L’essai que je faisais pour détruire une tique”

J’étais très étonné de voir l’énergumène
S’ébattre et battre l’air alors qu’à mon avis
Il aurait dû d’abord citer le phénomène
A la maréchaussée... mais bien mal m’en a pris.
Après être monté jusque devant sa porte
Pour m’assurer surtout qu’il n’était pas blessé,
Je me suis retrouvé devant une cohorte
De voisins excédés qui voulaient l’apaiser.

“Personne n’a tiré” me dit un riverain
“Monsieur Christian s’amuse à jouer au martyr,
Il ameute la foule ainsi chaque matin,
En pensant gentiment pouvoir la divertir.
De ses nombreux séjours au pavillon Bresson
Il ne retire rien que quelques accalmies,
Encore ne faut-il pas que Madame Tesson
Vienne rendre visite à son jumeau de lit.”

Coïncidences bizarres ou imagination ?
Pourquoi faut-il toujours que je sois le témoin
D’histoires peu banales ou les complications
Sont mines de récits de sagouins mal en point.......

Tomi

vendredi 20 février 2009

Encore Valère; Adalbert enfin ???

Encore Valère …


Ses frasques sont connues dans toute la Provence
D’Arles à Briançon, de Menton à Valence
Il recouvre à tout va les loyers impayés
Que les riches bourgeois refusent de verser.

Pourtant dans son métier il fait la différence
Sachant si besoin est déclarer la carence ;
Qu’un gueux ne puisse pas un jour verser son terme
Les portes de l’étude sur le vautour se ferment.

Il a saisi, hier, le plus haut magistrat,
Qui cherchait ses plaisirs dans le Kama- Sutra
Et pour choyer son vice oubliait de régler
Les traites qui avaient fini par l’étrangler.

Valère excédé lui a fait rendre gorge
Notre juge soufflait comme un soufflet de forge
Lorsqu’il lui a tiré son ultime copeck
Notre huissier ignora la fonction du métèque.

Lola


Adalbert enfin ???

Lorsqu’il s’agit de plaire, Adalbert fait des frais,
Ses cheveux longs et gras retrouvent la tondeuse,
Il prend un bain aux algues et se rase de près,
Eraflant au passage une peau bourgeonneuse.

Non ! ce Monsieur n’est pas notre bouc émissaire,
Alain, Manu, Oscar et les autres copains
Le trouvent attendrissant et ce malgré les airs
Que le Vicomte prend pour raconter “demain”.

Rendez-vous croustillant prévu rue Saint-Denis,
Son prénom est Irène, de dix ans son aînée,
C’est dans un petit bar appelé Sans-Souci,
Que le quinquagénaire ira la rencontrer.

Nous espérons qu’enfin notre copain se case,
Qu’il trouve la chaussure adaptée à son pied
Après avoir étreint de trop nombreuses grâces,
Son Amilcar et lui aspirent à un foyer.


Tomi

jeudi 19 février 2009

Révolte; ersatz de paradis

Révolte

Enfants de nos cités,
Qui vivent d’apparence,
Préfèrent le paraître
Dans leurs absurdités,
Leur temps de folle errance
Qu’une illusion perpètre.


Gosses de nos quartiers,
Vaincus par la souffrance,
Vous traquez l’injustice
D’un naturel entier
Vous rêvez de vengeance
Lavant vos préjudices.

Violences, incendies
Racket, drogues, tournantes
Vos combats sont brutaux
Et vos jeux de bandits
En marche triomphante
Vous rendent asociaux.

Le combat est perdu.
La bonne société
Qui vous lobotomise
Vous a déjà battu
Et dans votre impiété
Elle vous marginalise.

Lola


Ersatz de paradis.

Vous ici, cher Ami ?
Une soirée charmante,
Après-dîner mondain,
Messieurs en queue-de-pie,
Des dames qui s’éventent,
Délicats baise-mains...

On s’épanche, on se penche,
Des revers à rosettes,
Robes de Givenchy...
On se plie, se déhanche,
Hypocrites risettes,
Comment va la famille ?

Et des flashs qui crépitent,
Bain de foule au formol,
Alcool à volonté,
Rivières de pépites
Des flots fous de paroles,
Artifices sucrés !

Où avez-vous été ?
Ibizza ? Saint-Martin ?
Cher Ami, vous ici ?
Fumée, futilités...
Où serez-vous demain ?
..........................
Ersatz de paradis...

Tomi

mercredi 18 février 2009

Julien; Marlyse

Julien

Belâtre italien,
Julien
Rêve au clair de lune
De tous ces petits riens
Qui apportent Fortune.

Eternel étourdi
Pardi
Il passe à côté
Des choses de la vie
Blasé.

Toujours dans les nuages ;
En cage,
L’étourneau sur sa branche,
En quête de mariage.

Reste célibataire
Solitaire
Tu ne sais lui montrer
Que de l’enfantillage
Primaire .


Lola


Marlyse

Pâle, aux pommettes grises,
Marlyse,
Attend depuis longtemps
D’être enfin la promise
De Jean.

C’est un incompétent
Ce Jean,
Ignorant et profane
Sans être un vrai méchant,
Un âne.

Un paquet de bourrasque,
Fantasque,
Dans son brumeux faubourg
Lui a collé un masque
De sourd.

Au vent vif de Cabourg,
L’amour,
A perdu son honneur,
Pour un compte à rebours,
De peur.

Tomi

mardi 17 février 2009

Phoebus; Madame la Lune

Phœbus

Ce matin, étonnés, les gens sont dans la rue
Une bougie à la main afin de commenter
L’absence injustifié, quelle calamité
Le soleil, on le craint, semble avoir disparu.

Dix heures au clocher, il fait encore nuit noire
La lune fait du rab car la relève tarde
Ça sent le coup fourré, l’embrouille revancharde
Pour attirer son monde et fair’ de l’auditoire.

Il arrive en chemise, le bonnet sur la tête
Et déclare à chacun qu’il est dans son bon droit
Que pour les trente cinq heures il a donné d’la voix
Qu’il faut s’faire une raison, que la loi est parfaite.

« J’ai donc posé dit-il des heures de RTT »
Auprès de mon patron, seigneur de la planète
Prévenant que bientôt je prendrai ma retraite
Et j’ai fait ce matin la grasse matinée

Lola


Madame la Lune

La lune en promenade a pris ses aises au sol,
Elle s’est faufilée vers la mare aux canards
Pour un bain de minuit qui déjà la console
Des grimaces bouffonnes d’un crapaud goguenard.

La grenouille mondaine, ajoute un grain de sel
“Vous auriez pu venir habillée d’un croissant,
Ou dans l’anonymat si vous étiez nouvelle
Vous nous arrivez pleine pour plonger amplement !”

Quand les tétards s’en mêlent excités de l’aubaine
De voir d’un peu plus près le bel astre de nuit,
Celui-ci honoré, d’une manière urbaine
Leur fait la révérence et le désastre suit.

La rangée de roseaux a sauvé Dame Lune
D’un absurde accident qui nous aurait privé,
De croisières d’amour, de balades nocturnes,
Crapauds, tétards, grenouilles ont failli la noyer.

Tomi

lundi 16 février 2009

avec toi; automne

avec toi

La Seine vient de prendre une livrée acier,
Semblable à notre Tour que construisit Eiffel,
Lorsque tous les nuages s’entassent dans son ciel
Pour former une chape avec son air vicié.

Une brume épaisse se forme au petit jour
Estompant les péniches, effaçant les pousseurs
Pourtant je la sais là, coulant avec lenteur
Quand les cornes de brumes nous souhaitent le bonjour.

Est-il si loin que ça le temps du bel été ?
Les plages des bords de Seine s’appellent voies sur berges
La nostalgie du sud dans mon esprit converge
Que grâce à ton amour je parviens à bouter.

Tu me fais découvrir les charmes de Paris
Sous le soleil brûlant ou les pavés mouillés
Fontaines qui gazouillent et jardins vanillés
Ruelles animées, quartiers que tu chéris.

Avec toi je pourrais aller au bout du monde
Cueillir des orchidées jusqu’en Amazonie
Jouer du violoncelle dans une symphonie
Et laisser couler l’encre de ma plume féconde

Lola


Automne

Quand le ciel orphelin a perdu son éclat,
Que les nuages gris hérissent l’atmosphère
C’est le dernier soupir de l’été aux abois,
L’azur se travestit et floconne d’éther.

L’oiseau le sait d’instinct, programme son envol
Pour que le froid glacial ne gerce pas ses ailes,
Seul reste le moineau de loin le plus frivole
Toujours aussi hardi, pépiant dans les ruelles.

La rose est bien moins fière, mais renaîtra encore
Jusqu’au bout de ces nuits luttant à contre-vent,
Les fils qu’on dit de Vierge ne seront plus cet or
Que les brumes de l’aube enlaçaient tendrement.

L’automne a des couleurs que j’appelle brio,
Des odeurs calcinées comme le caramel,
La luminosité d’un verger d’abricots,
Et la douceur d’un flan saupoudré de cannelle...

Tomi

dimanche 15 février 2009

oblat; sacré tonton

oblat


Souvent nous recevions lorsque j’étais petite
La visite, à Pau, d’un Oblat de Marie
Il sortait de ses poches des tas de sucreries
Qu’il donnait une à une, respectant là un rite.

La barbe mal taillée les cheveux en broussailles
Dans sa soutane noire il était inquiétant :
Avec sa peau tannée on eut dit un forban
Annonçant à l’entour qu’il revient au bercail.


Grand oncle de papa, il s’était retiré
Dans un couvent de Corse pour prendre sa retraite.
Il a porté sa foi sur toute la planète
Traquant les mécréants en missionnaire zélé.


Chaque fois qu’il venait pourtant c’était cousu
Il sortait une croix plantée dans sa ceinture
Et nous la présentait, à nous les enfants purs
Nous disant fermement « embrasse le Jésus »


Lola


Sacré tonton !

Il y a bien longtemps que je n’ai rencontré
Emile mon parrain grand amateur de thé,
D’absinthe également, de génépi, d’armoise,
Auteur de vaudevilles et d’histoires grivoises.

Parisien truculent, son verbe picaresque,
Ne lui enlève en rien un côté romanesque
Que malgré son grand âge il cultive enjôleur,
On dit même de lui qu’il est encor’ chasseur.

A quatre-vingt-dix ans il a fait la conquête
D’une dame Merlin de trente ans sa cadette,
C’est pour la présenter qu’il convie ses amis,
Ses copains, ses voisins et toute la famille.

Je sais que tu plairas à ce non-conformiste
Qui jouera le grand air d’Emile l’humoriste,
Encore un pas de plus parmi tous ceux que j’aime,
Une nouvelle entrée dans ce clan de bohème.

Tomi

samedi 14 février 2009

Claquettes ; Ah non, pas ça !

Claquettes


Un vent de fantaisie souffle sur la maison
Depuis que tu t’es mis à danser des claquettes
Et l’air que tu fredonnes m’est entré dans la tête
Je le chante à tue-tête, te mettant la pression.

Il a fallu chercher un joli numéro
Pour le prochain spectacle qui va être donné
L’Hacienda est choisi, tu dois les épater
Ces amis de toujours ces copains de promo…

Depuis déjà dix jours que je te tarabuste
Pour voir bouger tes bras que tu gardes immobiles
Que ce soit step ou brush cela semble facile
De frapper en cadence en surveillant son buste.

Si un jour tu pouvais devenir mon Astaire
Sûr que je deviendrais ta Rodgers adorée
Sur les scènes du monde nous serions admirés
Et tous nos détracteurs n’auraient plus qu’à se taire !

Lola

Ah non, pas ça !

J’ai cherché à te plaire
En assouvissant ton désir,
Ton bon plaisir,
De me faire danser,
Les claquettes tel Fred Astaire !

J’ai fait fi de ma frousse,
De ma terreur du ridicule,
Mon matricule
En a pris pour son grade,
Seuls encore mes yeux se trémoussent !

Tu m’as parlé de gigue
De sabots de bois, d’Irlandais,
De Hollandais,
D’Africains, même de Cosaques,
Moi, je préfère la garrigue !

Je n’ai pas su me taire,
J’ai dit : “ah non surtout pas ça
Ma Lolita !”
J’ai refusé de me soumettre
A ton envie si singulière !

Tomi

vendredi 13 février 2009

Quelle mouche te pique Paname ? ; Plaies et bosses

Quelle mouche te pique Paname ?

Nous cheminions paisible sur ce joli sentier,
Je dirigeais Paname au gré de mon envie
Vers la forêt voisine plantée de noisetiers
Où une ombre apaisante en ces lieux nous conduit.

Assise en amazone sur mon fier destrier
Le sous-bois m’accueillit, je n’étais pas peu fière
Car depuis le matin les efforts déployés
Donnaient satisfaction à ta belle écuyère.

Pourquoi a-t-il fallu qu’avec lui je déniche
Le chemin sablonneux qui conduit au fortin
Et que là, devant nous, une belle pouliche
Frétille de la queue, roule du popotin.

Et pour faire le beau, Paname alors se cabre,
Se trémousse, hennit et fait des petits sauts,
Je me repasse l’air de la danse macabre
Et subis ses assauts dignes d’un rodéo.

Tu comprends à présent pourquoi je rentre à pinces
Je n’ai pu très longtemps cramponner sa crinière,
D’une seule ruade le voilà qui m’évince :
Je passe de son dos tout au fond d’une ornière.

Lola

Plaies et bosses

L’air doux d’un dimanche alangui
Propose à la rampe d’azur
Les ogives rouges et verdies
De pommiers aux fruits pas très mûrs.

Tu caracoles sur Paname,
Et dans la campagne normande
S’oppose à toi une autre dame
D’acier, de fer en houppelande.

De bleu, de blanc vêtue, charmeuse,
C’est une belle Japonaise
Dont la ligne et l’allure pulpeuse
Me conviennent et me mettent à l’aise.

Si ton cheval s’est affolé,
T’a lâché pour une pouliche,
Ceux de ma moto emballée
Se sont comportés en derviche.

Nous aurons au moins partagé
Un week-end de plaies, d’ecchymoses,
Une autre façon de s’aimer
Dans le moins gai et le moins rose !


Tomi

jeudi 12 février 2009

Sarabande ; Temple secret

Sarabande

Les notes d’un orchestre dans ton Quartier Latin
Tirées d’un violon sous la voûte étoilée
S’égrènent langoureuses et viennent dévoiler
Des envies que provoque un tango argentin.

Tu ne me retiens plus lorsque ma chair frissonne
Aux accents alanguis de leurs bandonéons,
Mon corps s’enroule au tien réveillant mes démons
Sarabande de diables qui en mon sein foisonne.

Mes mains partent à l’assaut de terres inconnues
Découvrant des plaisirs jusque là ignorés,
Toi tu restes sans voix devant ma logorrhée
Amoureuse et sensuelle quand elles s’insinuent.

La chaleur de ton corps attise le brasier
Qui consume l’objet de mon empressement,
Je connais avec toi les faveurs d’un amant
Quand le petit matin me trouve rassasiée.

Lola


Temple secret

Rendre à l’éternité l’âme des violons
Le sanglot de leurs cordes et le chant des cyprès,
Entendre les cigales, croiser des papillons
Me glisser sur ton corps, maintenant et après.

Ta sensualité a soif de mes souhaits
Dans ton temple secret je viens me recueillir,
Tes seins tournent mon sang et dérident l’objet
De ton assentiment, de mon ardent désir.

Ton somptueux appel est égal à l’élan
De notre volupté aux senteurs de délire,
Je m’abreuve à ta chair, tu manges ton amant,
Jusqu’au bout de ce monde engrangeant nos soupirs.

Prendre à l’éternité l’instant intemporel,
Le parfum entêtant de nos envies de feu,
Entendre les échos du silence charnel
Apaisant pour un temps jusqu’à de nouveaux jeux.


Tomi

mercredi 11 février 2009

Elle n’avait que quinze ans ; Que ta douleur se meure

Elle n’avait que quinze ans

Elle n’avait que quinze ans...
La vie attendait d’elle
Un avenir grisant
La joie de l’hirondelle.

Elle n’avait que quinze ans...
On entendait son rire
Eclatant de bonté
Quelques mots de sabir
Lancés avec fierté
Elle n’avait que quinze ans...

Elle n’avait que quinze ans...
Cris ou chuchotements
Discrète ou volubile
Elle refaisait le monde
De façon juvénile
Enfance pudibonde
Elle n’avait que quinze ans...

Elle n’avait que quinze ans...
Le champ est emblavé
On attend la récolte
Encore faut-il braver
Un grand vent de révolte
Elle n’avait que quinze ans...

Elle n’avait que quinze ans...
Il en va de la vie
comme des champs de blé
destin inassouvi
Par le mal infesté
Elle n’avait que quinze ans...


Lola

Que ta douleur se meure

Je t’écoute penser la triste nostalgie
Des brouillards lents et creux
Que des démons ravis
Projettent dans tes yeux.
Les lianes qui s’enroulent aux branches de ton cœur
Etouffent ta jeunesse
Etranglent tes bonheurs,
Victoria, petit’ sœur,
Retrouve la tendresse,
Que ta douleur se meure...

Ton âme a conservé l’ancienne cicatrice
Et pleure, inconsolée
A l’heure annonciatrice
D’une nouvelle année
Qui aurait dû fêter les huit ans de ton fils.
Nous comprenons ton deuil
Et nous t’accompagnons,
Que notre compassion
T’aide à franchir le seuil,
De cet immense deuil...


Tomi

mardi 10 février 2009

Archives; l'innocent élégant

Archives

Le rouleau devant moi ne paye pas de mine,
Seul le gros sceau de plomb retient mon attention,
Deux clés qui s’entrecroisent, deux P dont l’origine
Me rappellent l’auteur de cette expédition.

Mes mains tremblent de fièvre, oserais-je à présent
Dénouer le ruban qui ceint le manuscrit,
Mon cœur bat à tout rompre, je pousse un petit cri
Qui fait lever la tête aux lecteurs mécontents.

Il a mal traversé les huit siècles d’histoire,
Le papier a jauni et l’encre est délavée,
Les mots pourtant écrits d’une main assurée
Frapperont la cité d’années expiatoires.

En mille deux cent douze un pape redoutable
Excommuniant un comte pour n’être qu’un voleur,
Dans une salle d’archives fera trembler de peur
Une jeune étudiante curieuse infatigable.

Lola


L’innocent élégant

Il était innocent, n’avait pas les mains pleines,
Juste des grains de blé pour nourrir les pigeons,
Faisait quelques boulots à la petit’ semaine
Et chantait à tue-tête “Je suis le roi Gaston”

Toujours rasé de près, il fleurait la guimauve,
Un sac en bandoulière, les cheveux gominés,
On ne pouvait pas voir sous sa casquette mauve,
La cicatrice bleue d’un garçon trépané.

Tout juste adolescent ses mœurs semblaient étranges
A des parents vieux-jeu qui avaient entendu
Que pour sa guérison il fallait qu’on retranche
Un bout de son cerveau... Mais il a survécu ...

L’innocent élégant n’a plus tous ses esprits,
Comment la Faculté a-t-elle pu marcher
Sur les pas de parents qui n’avaient pas compris
Qu’être homosexuel n’était pas un péché...

Tomi

lundi 9 février 2009

Poète ; ma plume

Poète

Poète dans quelle encre as-tu trempé ta plume ?
Je vois dans tes écrits tristesse et désarroi,
Les chevaux que tu enfourches, les gens que tu guerroies
Laissent au fond de ta gorge un fort goût d’amertume.

Poète quelle est l’encre dont tu te sers ce soir ?
Les mots que tu consignes sur ton petit carnet
Sourdent telle l’eau d’un puits que l’on garde secret
Ecrit propre et frais sort de ton écritoire.

Poète de quel venin enduis-tu donc ton style ?
Tu es juge et bourreau sans aucune pitié,
Machiavel déplaçant ses pions sur l’échiquier
Amenant les grands rois à tendre la sébille.

Poète tu le sais, les mots que je préfère
Sont ceux que Cupidon te souffle pour ta belle,
Ces poèmes d’amour, ces serments immortels
Entre un prince charmant et sa jolie bergère.

Lola


Ma plume

Quand les mots se débattent à prendre un rythme fou
Je demande à ma plume un instant de répit
Pour crever les abcès affolants et impies
Que l’encre bleue imprime au mépris de mon pouls.

L’encre rouge s’en mêle et appelle la noire,
Je ne me contiens plus et ferme le rideau,
J’attends l’instant propice où revient la mémoire
Des sépias moins amers chantant decrescendo.

Ce moment de lubie déboussole mon âme,
M’amène à l’échafaud des syllabes perverses
Pour avoir écouté, et c’est là tout mon drame,
Le chant du malappris qui partout se déverse.

Quand il saura un jour de quoi est fait demain,
Sera-t-il plus clément et bien moins vaniteux
Ou bien lui faudra-t-il un malheur inhumain
Pour que son cœur devienne un peu moins orgueilleux?

Lorsque mes mots se calment après cette souffrance
Je demande à ma plume de sortir de l’exil,
J’écris tout en douceur l’amour, la connivence,
Avec une encre verte sans me faire de bile.

Tomi

dimanche 8 février 2009

A jamais ; Pour toujours

A jamais

Je détiens à jamais dans un coin de ciel bleu
Ton sourire angélique gage d’un homme heureux.
Tes yeux clairs et honnêtes traduisent ton ivresse
Le nirvana atteint comme seule richesse.

Ambrosiaques plaisirs de nos matins ambrés,
Où ta bouche pulpeuse savoure la rosée,
Perle de volupté breuvage enivrant
Savamment dégusté heures étourdissantes.

Enfouis sous les draps, nos mains savent éveiller
De coquines jouissances à nos corps dévoyés
Et mon corps gardera à jamais la mémoire
De ces aubes mutines qui attendent le soir.

Habile tisserand tes fils de soie tramés
Capturent les désirs de mes nuits enflammées
Dès qu’elle est allumée notre passion s’attise
Sur une aria d’amour il faut qu’on improvise.


Lola



Pour toujours

La nuit s’exile au jour qui naît dans les rayons
D’un soleil, d’une pluie, d’une brume confuse
Et l’oiseau se réveille jouant du mirliton
Dans les ombres mourantes d’évidences diffuses.

Le matin qui revient réanime la source
De notre quotidien qui depuis plus d’un mois
Emerveille les heures et remplit notre bourse
De lendemains qui chantent et d’étoiles de soie.

Quand la boucle est bouclée et que revient le soir
Nous avons cheminé comme un sable qui coule
Nous rallumons la lampe au feu de ce bougeoir
Que nos corps extasiés redécouvrent et enroulent.

Non ! pas des violons quoi qu’en pensent les gens,
Juste un air de samba qui dans notre Hacienda
Se mêle à notre amour et attise le vent
D’un flamenco qui danse au rythme des émois.


Tomi

samedi 7 février 2009

En passant par la Lorraine ; Ettore

En passant par la Lorraine


Pour avoir vu Rouen place du Vieux Marché,
Imaginé la Jeanne ligotée au bûcher,
Il fallait que je vois l’endroit de sa naissance
Pour embrasser d’un coup toute son innocence.

Tant de choses à voir dans la belle Lorraine
Bribes de ton passé que je veux faire mien
Ancêtres banatais qui ont servi de liens
Avec le temps présent que la mémoire enchaîne.

Toutes ces sources vives jaillissant de ta Terre
Ont fait naître ici des stations balnéaires
Cristal de Baccarat surgit d’une fusion
Magie renouvelée de nos longues évasions.

Les Vosges d’un côté, de l’autre la Champagne
Elle a mille occasions de faire sauter l‘bouchon
Si ce pays n’est pas le pays de Cocagne
Il lui ressemble tant j’ m’en fais une raison.


Lola


Ettore

Génial autodidacte qui nous vint d’Italie
Et dont l’hérédité n’a rien à envier
Aux plus grandes familles, car chez les Bugatti,
L’atmosphère artistique a été renommée.

Un grand-père sculpteur, un père tout autant,
Un frère animalier, au sommet des affiches,
C’est en mil neuf cent un, qu’Ettore à vingt ans,
Présente “sa” voiture au Baron De Dietrich.

Qui donc ne connaît pas les fameuses “Royale”,
Coupé ou limousine ... nous en avions rêvé,
Et d’aller à Mulhouse a été primordial,
C’est là-bas qu’elles dorment dans un cocon feutré.

D’autres voitures encore, de nombreuses trouvailles,
Nous ont fait divaguer comme des collégiens,
Mais c’est à Ettore que revient la médaille
Merci à l’Italien devenu Alsacien !!!


Tomi

vendredi 6 février 2009

Elle brode ; Madame Tesson

Elle brode

Dans le bel atelier, rue Grange Batelière
J’ai rencontré Gisèle habile au crochet
Elle se donne du mal pour devenir première
Dans la Haute-Couture et s’y faire embaucher.

Elle brode, elle brode, à longueur de journée,
Penchée sur son ouvrage que c’est une pitié.
A force de broder on a les doigts usés
Et on y perd la vue, utile à ce métier.


Depuis pas mal de temps, elle tire l’aiguille.
Elle peste, souvent, quand le fil s’entortille.
Ses amies dans l’ouvroir gentiment la houspille
Quand elles voient le talent que souvent elle gaspille…

La broderie perlée n’a plus aucun secret
A cette forcenée du point de Luneville
A vivre dans le strass, la voilà exposée
A se mettre à l’index des gens qu’elle horripile.


Lola



Madame Tesson


J’avais parlé un jour de Madame Tesson,
Bizarre psychosée de la rue du P’tit Pont,
Elle avait disparu dans un endroit discret,
La voilà revenue avec d’autres projets.

C’est Adalbert bien sûr qui m’en a reparlé,
L’autre soir quand j’étais au bar de l’Amitié,
Elle a failli passer sous les roues de l’auto
Du Vicomte atterré par ce manque de pot.

Il avait entendu l’histoire de Gigi,
De Mickey la Grenouille et du gentil Roby,
Mais n’a pas voulu croire aux frasques de l’osée,
Pourtant son Amilcar a failli y rester.

Un écart sur la droite pour éviter la folle,
Qui avait fait semblant de perdre la boussole,
Et dont le seul dessein était de simuler
Pour aller porter plainte à la maréchaussée.

Sacrée Madam’Tesson, elle n’a pas fini
De tromper tout son monde avec sa vésanie,
Sa psychose est osée et nous n’en rirons pas
Car c’est une Amilcar qui risquait le trépas.


Tomi