vendredi 19 décembre 2008

Gaspard; A qui perd - gagne

Gaspard


L’horloger de Saint- Fiacre, dans l’obscur atelier
Entend le simulacre de milliers de tics tacs.
Penché sur son ouvrage, il ouvre le boîtier
Regarde un mécanisme qu’un gravillon détraque.

Tournevis à la main, il démonte et défait
Un à un les rouages , ressorts et artifices
Le temps qui le poursuit n’a sur lui pas d’effet
Il a réglé sa vie sur une montre suisse.

Il se met en devoir de nettoyer les pièces
Echappement à ancre, spiraux et roue couronne
Les secondes s’égrènent, arrive avec tristesse
L’idée qu’on a donné autant de sa personne.

Tant de temps gaspillé à réparer le temps
Vouloir le remonter pour gagner des minutes
Les heures de l’oubli qui tirent à bout portant
Sur son cœur fatigué par des années de lutte.

A l’heure où je te parle l’atelier est fermé
Pendules et comtoises, recueillies, se sont tues
Pour honorer Gaspard, leur ami horloger
Quand le fil de sa vie s’est vu interrompu.

Lola


A qui perd - gagne

Insolent vertige de la fuite du temps,
Agrégation burlesque !
J’entends grouiller l’ardente émeute
De ceux qui disent : carte !!!!
Hasard truqué ?

La poésie est-elle Cocagne ?
Roi de cœur, rouge sang, gagne !
Toute passe est-elle mortelle ?
Ou le jeu en vaut-il la chandelle ?

Faust n’est pas que Goethe
Je l’aime en Delacroix,
Mythe poète, mythe peinture,
Allégories ou sépultures
Pierre tombale des “j’y crois” !

Vendre son âme, vendre son corps
Un choix qu’on fait, qu’on ne fait pas,
Restent toujours et plus encore
Des yeux brûlés, un sûr trépas !

Hasard truqué, roi de Cocagne
Poèmes glauques ou vie brouillée
Qui joue encore à qui perd gagne,
Fait de sa mort un coup manqué !

Tomi

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